Les plantes et le fer chélaté
Le fer est un élément indispensable à la croissance des végétaux, les plantes d'aquarium ne font pas exception. Elles doivent le trouver dans le substrat ou dans des apports d'engrais, sous forme assimilable nommée fer chélaté.
Le fer est l'un des oligo-éléments les plus importants. Il est essentiel à la synthèse de la chlorophylle et se retrouve en abondance sur les parties végétales nouvellement développées comme les bourgeons et les fleurs. Une carence en fer se manifeste par un phénomène de chlorose, les jeunes tissus y étant particulièrement sensibles. Les feuilles jaunissent ou blanchissent et l'ensemble finit par dépérir. Une forte teneur en calcium, magnésium, phosphore, cuivre, ou zinc, un sol mal drainé ou pauvre en oxygène, peuvent bloquer l'assimilation du fer par les racines, tout comme une attaque par des nématodes. Un excès de fer est à l'inverse très rare.
Le fer est le micronutriment le plus abondant dans les sols, sa concentration pouvant représenter de 0,5 à 5% de la composition totale. Les sols les plus pauvres en renferment donc à priori toujours suffisamment. Pourtant de nombreux végétaux souffrent d'une carence en fer, car il est bien souvent présent sous un forme non assimilable par les plantes. Le fer existe dans le sol sous deux formes : des ions ferriques (Fe3+) et des ions ferreux (Fe2+). Les premiers forment des composés insolubles que le système racinaire des plantes ne peut absorber. La présence des seconds, qui conditionne donc l'absorption du fer par les végétaux, est liées à l'acidité du sol. Le pH de ce dernier devrait être voisin de 3 pour que les ions ferreux soient suffisamment disponibles. Ce cas est extrêmement rare dans un sol terrestre. En théorie, les substrats courants ne permettent donc pas aux plantes de disposer de suffisamment de fer assimilable. C'est compter sans leurs fantastiques facultés d'adaptation qui les ont conduites à user de stratagèmes pour contourner la difficulté. Certaines sécrètent des composés qui transforment les ions Fe3+ en ion Fe2+ alors que d'autres, dont la très grande majorité des plantes d'aquarium, synthétisent des molécules appelées chélateurs qui piègent les ions Fe3+ au sein d'un complexe que le végétal sait assimiler. Le complexe formé est nommé chélate et l'on parle dans ce cas de fer chélaté.
Si le substrat n'est pas suffisamment riche, il convient de réaliser des apports d'engrais. Tous ceux qui sont destinés aux plantes aquatiques contiennent du fer chélaté. Le chélateur le plus employé à cet effet est l'EDTA , abréviations correspondant à la molécule d'éthylènediaminetétraacétate (A vos souhaits(ndlr)). Ces engrais se présentent sous la forme de pastilles à enterrer dans le substrat ou de liquide à diluer dans l'eau de l'aquarium. Alors que les végétaux terrestres assimilent les nutriments via leurs racines, les espèces aquatiques ont développé sur leurs feuilles des cellules spécialisées qui leur permettent de participer à l'absorption des substances vitales. C'est en particulier le cas des plantes à tiges, telles les Rotala, Ludwigia ou Hygrophilia, ce qui explique la facilité qu'ont les boutures de ces espèces à repartir alors qu'elles sont encore dépourvues de racines. A l'opposé, les plantes en rosettes comme les Cryptocoryne, les Echinodorus ou les Crinum présentent une croissance plus lente et puisent leur nourriture principalement dans le sol.
Important : Les pastilles d'engrais solide doivent être enfouies à quelques centimètre de profondeur et à quatre ou cinq centimètre du pied à nourrir. C'est en effet à cette distance que se situe le réseau de radicelles, beaucoup plus aptes que les racines à puiser les minéraux. L'utilisation d'un engrais solide permet de doser par massif de plantes et d'en apporter plus à celles qui sont les plus gourmandes.